Peu de personnes sont sensibles à l’art abstrait, ne sachant entendre les mélodies murmurée par les formes géométriques. Et beaucoup évitent les institutions d’art moderne jugées trop élitistes. J’ai envisagé le musée d’art abstrait comme un espace de résonance, c’est-à-dire un lieu dévoué à accompagner les sentiments des visiteurs, les faire naître et les laisser s’exprimer. Mon mémoire explore le lien intime entre la résonance, répercussion dans l’esprit d’une œuvre qui nous touche et le sens propre de ce mot issu de la musique, art de partage émotionnel intense dans l’instant. Éveiller l’écoute dans les musées d’art d’abstrait serait pertinent, l’art abstrait entretenant des liens avec la musique, explorés par Paul Klee et d’autres après lui. Mais le son seul ne suffisant pas, le designer évènementiel se doit d’imaginer des espaces invitant à prendre le temps d’écouter. Si l’écoute est un moment partagé avec le médiateur ou les autres visiteurs, que partageons réellement de notre rapport avec les œuvres ? Bien que chaque relation avec une œuvre soit en grande partie intime, nous partageons tous néanmoins le fait d’être des êtres irrésolus, ouverts et indéterminés. C’est dans le cadre des jardins de l’Espace de l’Art Concret où j’ai fais un stage que j’aimerais inviter les visiteurs à improviser ensemble.